L'enfant et le drapeau A Naël
Dans cet enfant qui naît je retrouve mon drapeau. Il m'a été volé par des ennemis sans nom.
Les mères sont celles qui restent. Toujours.
J'entends en même temps que son souffle celui de la terre et en le regardant à mon tour je respire. Mon ventre depuis longtemps si vide se remplit et j'attends que s'ouvrent ses yeux encore pleins de sa nuit.
Les mères sont celles qui ont encore à faire. Ce qui les tient en vie.
Je regarde mon jardin dont l'herbe refleurit pour son premier printemps. Le ciel offrira à ses yeux leur deuxième couleur et déjà le soleil cherche son visage.
Je lui donne son nom pour qu'il s'appartienne et il me dépossède : l'amour est un échange. J'aime y céder cette fois. Bien plus encore qu'avant.
Je veux le voir chaque jour et compter ses sourires.
Il sent les fleurs que j'aime lui acheter même s'il ne peut les voir. Au bois bientôt il en poussera, je l'y emmènerai.
Demain devient un jour plus beau et l'avenir est une fête. Je me nourris d'attente.