Tellement j’entends en t’attendant le phrasé de ta voix ivresse de l’émotion qui m’affole comme on disait l’appel avant de prononcer des vœux avant que dieu ne soit toi
Tellement je t’attends en entendant ce phrasé qui tape à ma tempe on est allé dans ce pays où flambe le ciel où tremble l’air chaleur de la pluie qui vaut des arcs-en-ciel
Tellement Cette fumée ce soir puis, brusque, ce feu, C’était l’or encore l’or des opéras que j’entendais en t’attendant ivresse du rythme des chants d’aujourd’hui qui m’affole aussi
23 octobre 2010
Yves Bonnefoy, Les Planches courbes, Poésie Gallimard, 16